L’église, c’est les uns et les autres. (Partie 1)
La première fois que j’entends cette phrase, c’est lors d’une formation donnée par Denis Morissette à Momentum Académie. Cette phrase a percuté mon intelligence et m’a plongé dans une réflexion profonde. Pourtant, je le sais bien que l’église ce n’est pas "le bâtiment." Mais, à force de dire: " je vais à l’église", on envoie dans notre subconscient le fait que l’église est d'abord un lieu, et ce n’est pas tout à fait la même chose.
La subtilité c’est de se dire que l’église est le rassemblement des frères et soeurs dans un lieu (Actes 2:44 « Tous ceux qui croyaient étaient dans le même lieu (.)… »
L’église étant le rassemblement des uns et des autres, nous devons réaliser que c’est donc le rassemblement d’hommes et de femmes imparfaits, qui ont des caractères différents, qui ont du mal avec certaines choses, qui sont doués dans certains domaines et qui ont du mal dans d’autres. Le lieu où l’église se rassemble accueille ainsi plusieurs hommes et femmes de tout horizon, sans distinction de race, de couleur, d’éducation etc. Ce lieu, devient comme un centre d’accueil qui peut avoir pour titre ou slogan: "venez tels que vous êtes." avec toute une organisation autour d'une vision, d'un ADN.
Ceux qui accueillent (les visionnaires) ont la charge d’aider, de paitre, afin que ceux qui viennent ne restent pas comme ils sont venus mais qu’ils vivent une véritable transformation, une conversion et qu’ils aient une relation avec Jésus et avec les autres.
Mais pourtant, il y a une forme de masque que plusieurs portent à l’église qui est souvent lié à l’hypocrisie ou au besoin de se cacher pour se protéger.
De plus en plus de gens ont du mal à venir comme ils sont. Ils viennent comme ils pensent qu’ils devraient être pour être reçus, pour être à un poste, pour avoir une position ou pour être acceptés.
Pour eux, à l’église, tout doit être parfait, et juste avoir le sourire. Quand tu vois ton frère, tu souris et tu dis: "Bonjour, comment vas-tu?" et lui te répond: "le Seigneur est merveilleux." Alors que dans ton coeur tu lui reproches de t’avoir mal parlé et tu ressens de l'agacement vis-à-vis de lui. Ainsi, l’apparence a remplacé la vérité du caractère, l’attitude et la maturité. Dans l’église, on a peur de frustrer l’autre en lui disant la vérité.
On se construit comme si les émotions n’existent pas à tel point qu'on comprime les émotions à l'église et on les relâche en dehors de ce lieu où on est avec nos frères et nos soeurs. Pour beaucoup, à l’église, il est inconcevable de se sentir mal ou de faire un burn-out. Dire qu'on se sent mal est difficile parce que le jugement a remplacé l'empathie et la bienveillance.
La Bible dit dans Matthieu 5:23-24 « Si donc tu présentes ton offrande à l'autel, et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, Laisse là ton offrande devant l'autel, et va d'abord te réconcilier avec ton frère; puis, viens présenter ton offrande. »
Ce qui m’emmène à réaliser que la relation qu’on a avec les autres impacte notre relation avec Dieu. Il ne veut pas qu’on fasse semblant devant Lui. Pour lui, ce qui compte ce n’est pas ce qu’on fait d'abord mais c’est surtout comment on le fait.
Tout le monde peut faire ce que les chrétiens font: lever les mains, chanter et même prier.
« Mais quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte et prie ton Père qui est là dans le lieu secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. En priant, ne multipliez pas de vaines paroles, comme les païens qui s'imaginent qu'à force de paroles ils seront exaucés. » Matthieu 6:7-8
Les païens prient.
Si tu comprends ce que ça veut dire, tu vas alors réaliser que ce n'est pas d'abord ce que tu montres qui compte mais c'est la motivation de ton coeur et ton attitude. C'est l'intérieur qui prime sur l'extérieur. Au verset 9, il dit: "Mais vous (il met une distinction), quand vous priez dites Notre Père. Il indique que nous sommes une famille et nous avons un même Père. Cette prière est enseignée aux disciples pour donner un modèle et mettre l’emphase sur la communion, la communauté et la fraternité: les uns et les autres.
D’autres au contraire vont prendre l’église comme un tremplin pour se faire valoir et pour régler les comptes de la vie ou des gens. Pour eux, l'église sera comme une ascension au pouvoir. Dans leur vie, ils ont peut-être tellement souffert du rejet, du manque de reconnaissance de l’abandon et du manque d’amour que même après avoir donné leur vie à Jésus, ils n’ont pas été guéris. Du moins, ils n’ont pas pris la décision de faire le parcours de guérison.
Certes, ils sont volontaires, ils sont au service, mais avec un zèle amer.
Jacques 3:16 nous explique les effets d’un zèle amer: « Car là où il y a un zèle amer et un esprit de dispute, il y a du désordre et toutes sortes de mauvaises actions. »
Quand tu sers sans amour, tu sers pour toi, tu te sers des autres pour tes intérêts. Tu peux avoir une apparence de piété, d'un coeur passionné pour Dieu et son oeuvre, ton zèle que tous peuvent voir comme une passion pour Dieu est avant tout un zèle amer.
Jacques 3:13-15 « Lequel d'entre vous est sage et intelligent? Qu'il montre ses oeuvres par une bonne conduite avec la douceur de la sagesse. Mais si vous avez dans votre coeur un zèle amer et un esprit de dispute, ne vous glorifiez pas et ne mentez pas contre la vérité. Cette sagesse n'est point celle qui vient d'en haut; mais elle est terrestre, charnelle, diabolique. »
L’amertume prend racine la où il n’y a ni pardon et ni amour.
Comment faire pour aller au-delà de l’apparence? (Partie 2 à suivre)
Si ces mots raisonnent dans ton coeur, laisse-nous un message et partage à quelqu'un.
Écrit par Saphy Urbano
Lvdr.